top of page

                                     

 

 

                                                  Sol y sombra

Enfant j’avais rêvé que je serais torero. Mon père avait fait ce rêve pour moi. Il avait annoncé ma naissance sur la revue « TOROS ». Enfant je ne le savais pas encore mais pour lui, comme pour moi, ce souhait appartenait au domaine de la rêverie,. Mon père qui chérissait plus que tout sa famille était beaucoup trop anxieux pour s’imaginer  me voir un jour affronter des taureau dans l’arène. J’étais ce rêve de mon père destiné à ne jamais devenir réalité : fruit de nos imaginaires artistiques : Un rêve que j’incarnais au service d’une  fiction. Mon père qui fut ainsi le metteur en scène de mon enfance fit de moi le  rêveur que je suis devenu. Rêveur de rêve, rêvant d’être torero sur les plages de Biarritz et Saint Sébastian. Et plus tard, rêveur de rêve de galerie d’art  à Biarritz, à Paris.  Rêver mes rêves m’avait séparé du besoin de chercher à faire  correspondre mes rêves avec les réalités matérielles de ce monde : Je m’en fichait complètement.  Je restait isolé dans ma rêverie, gagnant ma vie grâce à quelques expédients : garçon de restaurant, commissaire d’exposition. .. Quand je m’employais à intégrer la réalité c’était seulement pour ne pas décevoir. Quand je ressentais l’impatience des proches à mon égard, leur besoin impérieux de concret je faisais l’effort sans sourciller. La peur du travail ne m’a jamais commandé : Bien au contraire j’étais totalement libre. Mais, bien que disponible, j’étais tous simplement désireux d’autre chose.et ce rêve d’autre chose me faisait tenir. il est vrais que rêveur de rêve que j'étais ne fis pas grand chose qui puisse s’inscrire de manière tangible dans la réalité. Sans rêve comment vivre ? Rêves de faenas, de galeries d’arts, de peintures et plus tard rêvant mes propres productions mon existence était devenu une sorte de fiction, un roman que je me racontais à moi même.

J’ai toujours préféré m’inventer des histoires que de me coltiner « pour de vrais » la réalité que le récit familier et des maîtres d’école décrivait : « Si vous ne faites aucun efforts vous finirais éboueurs ! ». Plus tard sorti prématurément de la vie scolaire, je ne serait présent au travail, volontaire au labeur que sporadiquement et pour faire bonne figure, plaire à ceux que j'aimais, ou d’autre pour qui j’éprouvais du respect. Je n’ai jamais cru a cette réalité établi à partir de laquelle l’emboitement, des heures, des journées, des années et  ainsi de suite des existences  est sensé  restituer un cheminement commun qui ferait sens ? 

 

Enfant j’avais rêvé que je serais torero. Mon père avait fait ce rêve pour moi. Je suis devenu un rêve de faena, un rêve de galerie, un rêve de peinture. J’ai eu beaucoup de rêves. On est jamais vraiment propriétaire de ses rêves. J’ai rêvé ce qui m’a été donné de rêver.































bottom of page